22 Nov

Qu’est-ce qu’une vulvovaginite non spécifique? La vulvovaginite est une irritation de la peau au niveau de la vulve, qui peut survenir chez les jeunes filles. Cette irritation peut s’étendre jusqu’à l’intérieur du vagin et engendrer de l’inconfort. Les principaux signes et symptômes sont: ◗ Démangeaisons ; ◗ Rougeur; ◗ Écoulement (blanc, jaune, vert ou sanguin) accompagné ou non d’une odeur particulière; ◗ Douleur localisée à la vulve ou lorsque votre fille urine. La présence d’un écoulement vaginal peut être due à l’arrivée de la puberté, période durant laquelle les hormones sont produites en plus grande quantité, ce qui augmente les sécrétions vaginales. L’écoulement vaginal seul ne veut donc pas nécessairement dire qu’il s’agit d’une vulvovaginite non spécifique. Il ne faut pas confondre la vulvovaginite non spécifique avec une vaginite à champignons (donc spécifique) que beaucoup de femmes peuvent avoir au cours de leur vie. Le champignon le plus commun qui en est la cause, appelé candida, est présent dans la flore vaginale normale chez 3 % à 4 % des jeunes filles seulement. L’infection à candida est donc très rare. Sachez par ailleurs qu’un médicament intravaginal est rarement nécessaire pour traiter une vulvovaginite parce qu’il est difficile à administrer. Il est fortement déconseillé d’en faire l’usage avant d’en avoir discuté avec un médecin. Les vulvovaginites sont fréquentes chez les enfants. Plusieurs causes sont possibles, mais elles sont très rarement liées à une agression sexuelle. Cependant, il est bon d’en profiter pour en parler avec votre fille. 4 Quelles sont les causes de la vulvovaginite? Les jeunes filles sont plus susceptibles aux irritations dans cette région à cause de leur anatomie et de leurs activités. Plusieurs facteurs contribuent au développement de cette irritation: ◗ La proximité entre l’anus et le vagin (les bactéries des selles peuvent aller de l’anus à la vulve et au vagin); ◗ L’absence de poils pubiens et de gras au niveau des lèvres (ces poils servent à protéger la zone de la vulve, comme c’est le cas chez les adultes); ◗ Une hygiène quotidienne plus difficile; ◗ La minceur et la délicatesse de la peau de la vulve, qui la rend facilement irritable. Voici les principales causes : ◗ Vêtements et sous-vêtements synthétiques (faits d’une autre fibre que le coton), trop serrés ou mouillés tels que collant, maillot de bain, jeans, legging (risque augmenté si la jeune fille a chaud ou si elle fait de l’embonpoint); ◗ Savons et bulles moussantes pour le bain; ◗ Produits parfumés pour le bain ou la lessive; ◗ Certaines activités : jouer dans les carrés de sable ou sur les glissades ; ◗ Mauvaise hygiène ou hygiène excessive. Quelques conseils… Plusieurs trucs simples peuvent être mis en pratique afin d’améliorer l’hygiène vulvaire et, ainsi, diminuer la plupart des symptômes. Enfant avec couches ◗ Si votre fille porte des couches, changez-la dès qu’elle est mouillée. Conseils généraux ◗ Faire porter des sous-vêtements en coton. ◗ Changer les sous-vêtements au besoin. Il faut toujours garder ses fesses au sec. 5 ◗ Éviter les sous-vêtements la nuit. ◗ La faire dormir avec un pyjama ample ou une robe de nuit (sans sousvêtements) afin de favoriser la circulation d’air. ◗ Enlever le maillot de bain mouillé dès que la baignade est terminée. ◗ Éviter de mettre des protège-dessous s’il y a un écoulement, car ils irritent la région vulvaire. ◗ Éviter les collants, les jeans serrés et les leggings. ◗ Utiliser un savon doux, non parfumé pour la lessive. Au besoin, rincer les vêtements deux fois à l’eau claire. Éviter les assouplisseurs. ◗ Éviter les papiers de toilette colorés. ◗ Lui enseigner à s’essuyer la vulve de l’avant vers l’arrière. ◗ S’assurer qu’elle se lave les mains régulièrement. ◗ Privilégier les bains tous les jours. En présence de symptômes ◗ Éviter les irritants au niveau de la vulve tels que la chaleur, les médicaments (ex.: cortisone, antifongique) s’ils ne sont pas prescrits, les savons, les bulles et autres produits parfumés pour le bain. ◗ Effectuer des bains de siège: 1 à 3 fois par jour, pendant 10-15 min, faire asseoir l’enfant dans de l’eau tiède claire. ◗ Laver le corps avec un savon doux, non parfumé (hypoallergène). Mettre très peu de savon sur la région de la vulve. ◗ Lui laver les cheveux dans la douche ou au-dessus de l’évier si possible. Sinon, le faire à la fin du bain. ◗ Après le bain, assécher doucement la vulve. Ne pas frotter. L’utilisation du séchoir à cheveux, réglé à basse température, peut aussi être une option pour assécher la région de la vulve. ◗ L’encourager à uriner les jambes écartées afin d’éviter un reflux d’urine au niveau du vagin. S’assurer qu’elle descend ses pantalons ou ses collants sous les genoux en lui montrant comment faire. Ces conseils d’hygiène sont applicables, pour toutes les femmes, tout au long de leur vie, peu importe leur âge. 6 Solutions, traitements Dans la majorité des cas, la principale solution consiste à améliorer l’hygiène de la vulve. Il faut aussi: ◗ Éviter de gratter la région irritée, car cela pourrait accentuer les dommages faits à la peau; ◗ Appliquer une crème barrière de type pâte d’Isle ou pâte de zinc 3 à 4 fois par jour. Cependant, dans les cas où cela ne serait pas suffisant ou que l’irritation ne serait pas la cause du problème, le médecin pourrait prescrire d’autres traitements. De plus, si un écoulement persiste ou s’il y a présence de sang, un examen et, possiblement, un prélèvement devront être faits par le médecin. Est-ce qu’une vulvovaginite peut revenir ? Il se peut que l’irritation revienne. Certaines jeunes filles y sont plus sujettes que d’autres. Environ la moitié des jeunes filles ayant eu une vulvovaginite auront plus qu’un épisode durant leur enfance. Il est donc important de continuer à appliquer les conseils d’hygiène mentionnés, même si les symptômes ont disparu. Heureusement, plus votre fille vieillit, moins les épisodes de vulvovaginites reviennent. Il est vrai qu’ils peuvent provoquer beaucoup d’anxiété pour vous, les parents, vu l’inconfort vécu par votre fille. Par contre, soyez assurés que ce qu’elle vit n’aura aucun impact sur son anatomie ou sa fertilité lorsqu’elle sera adulte.

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